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Trans express à Enquête demain

Jeudi 29 février 2024, à 21 h


Au Québec, une personne peut consentir seule à des soins médicaux dès l’âge de 14 ans.  Des jeunes transgenres peuvent donc entreprendre une transition médicale sans le consentement de leurs parents et la majorité des spécialistes sont d’avis qu’il faut les traiter le plus rapidement possible. Dans le reportage Trans express, la journaliste Pasquale Turbide et le réalisateur Gabriel Allard Gagnon livrent le témoignage d’ados qui soulèvent certaines  questions sur l’encadrement de ces soins. Il est présenté à Enquête, demain le jeudi 29 février 2024 à 21 h sur ICI TÉLÉ.

 

L’histoire de Clara est particulièrement touchante. À 15 ans, cette jeune femme brillante et hypersensible souffre de troubles anxieux puis de troubles alimentaires. Au fil de ses questionnements et de ses recherches, elle en vient à penser que ses problèmes seraient liés au sentiment qu’elle serait un garçon dans un corps de fille. Soutenue par ses parents qui ne désirent que son bien, elle consulte une psychologue spécialisée qui entreprend rapidement un traitement hormonal, convaincue qu’il aura tôt fait d’avoir raison de son trouble anxieux. Or ce ne fut pas le cas. Néanmoins, Clara a mené à terme sa transition médicale en subissant une double mastectomie. Maintenant âgée de 23 ans, elle a le sentiment de s’être trompée et a amorcé des démarches pour retrouver son identité première tout comme une autre jeune femme qui témoigne dans le reportage.

 

Au Québec, la majorité des spécialistes en dysphorie de genre, optent pour une approche transaffirmative qui vise à donner le plus rapidement possible des bloqueurs de puberté et des traitements hormonaux aux ados qui se considèrent trans, jugeant que les jeunes sont les seules personnes qui savent véritablement ce qu’ils ressentent, comme l’affirme Annie Pullen Sansfaçon, professeure à l’Université de Montréal et ex-titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles.

 

Or cette approche, connue dans le monde sous le nom de protocole hollandais, est de plus en plus remise en question notamment parce que la clientèle a explosé depuis les années 2010 en particulier chez les jeunes filles dont la dysphorie se manifeste à l'adolescence accompagnée souvent de plusieurs problèmes de santé mentale. Assistant à un congrès sur la question à New York, l’équipe d’Enquête a rencontré des spécialistes scandinaves et américaines  qui croient qu’on ne doit pas se limiter à l’autodiagnostic, mais mener une évaluation beaucoup plus approfondie avant de procéder à une transition médicale. En Suède et en Finlande, on a carrément tourné le dos au protocole hollandais après y avoir adhéré pendant des années. On a renoncé aux bloqueurs de puberté, sauf rares exceptions et interdit la mastectomie chez les mineures.

 

Or au Québec, la demande est telle que les listes d’attente vont jusqu’à un an dans les deux cliniques publiques spécialisées. On peut aussi recourir au privé. Un ado peut y obtenir une prescription d’hormones pour amorcer sa transformation médicale au cours d’une seule visite chez le médecin. Et on verra, grâce à une caméra cachée, comment l’application de l’approche transaffirmative peut se traduire dans la réalité.

 

Indépendamment de toute idéologie, le reportage Trans express soulève des questions pertinentes sur notre approche de la transition de genre chez les ados à Enquête, demain jeudi 29 février 2024 à 21 hsamedi et mardi à 13 h sur ICI TÉLÉ, ainsi que dimanche à 18 h 30 sur ICI RDI.  Les émissions sont offertes en rattrapage sur ICI TOU.TV et sur Radio-Canada.ca/enquete.


Animatrice : Marie-Maude Denis
Journaliste : Pasquale Turbide
Réalisateur : Gabriel Allard Gagnon
Réalisateur-coordonnateur : Alain Abel
Rédacteur en chef : Luc Tremblay


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